Jean Fourcassié, Une Ville à l’époque romantique : TOULOUSE. Trente ans de vie française, Plon, 1953.
Présentation de l’éditeur
Description de la vie quotidienne à Toulouse, vers 1830, à l’aide de documents originaux : l’aspect pittoresque des rues, les traits des conditions, des métiers, des opinions. Ce tableau anecdotique et piquant laisse apparaître l’aspect “villageois” que garde encore au début du 19e siècle une grande ville de province. J. Fourcassié était professeur à la Faculté des Lettres de Toulouse.
Table des matières
Introduction
Première partie : TOULOUSE ET LES TOULOUSAINS
Deuxième partie : LA VIE ÉCONOMIQUE
Troisième partie : LA VIE POLITIQUE
Quatrième partie : LA VIE ARTISTIQUE
Cinquième partie : LA VIE LITTÉRAIRE
Sixième partie : L’ENSEIGNEMENT. LA VIE RELIGIEUSE
Conclusion
Introduction de Jean Fourcassié
« La vie parisienne à l’époque romantique est, dans l’ensemble, connue.
La vie provinciale a été beaucoup moins étudiée. Il n’est pourtant pas sans intérêt pour l’histoire générale d’entrer dans son intimité en un lieu particulièrement bien placé pour en saisir toute l’originalité.
Lyon, Marseille, Bordeaux, offriraient sans doute des postes d’observation intéressants. L’exemple de Toulouse est plus complet et plus vivant : placée au centre d’une région riche et peuplée, elle s’enorgueillit d’être, après Paris, une des capitales de la France ; son passé, ses trésors artistiques, sa situation géographique font d’elle la vraie capitale du Midi.
Elle n’en reste pas moins province, et d’un exemple d’autant plus représentatif que ses habitants sont plus chaleureux et expansifs. Les moindres mouvements politiques, artistiques ou littéraires qui agitent la province s’y répercutent et s’y amplifient. L’exagération même des gestes et des mots y éclaire souvent d’un jour nouveau, et dans tous les domaines, certains chapitres importants de la vie francaise.
On se borne d’ordinaire, pour étudier ou pour juger cette vie provinciale, à emprunter aux romanciers des témoignages souvent frelatés. Certes Balzac, Stendhal, Flaubert connaissent la province et l’évoquent parfois avec précision. Mais les nécessités de leur art les obligent à choisir et à composer. En prenant notre exemple à Toulouse, nous possédons un avantage inestimable : la presse quotidienne, plus copieuse que dans toute autre ville de province, y reflète les moindres émotions de la cité. Trois journaux, aux tirages sans doute restreints, mais d’une curiosité infatigable, renseignent leurs lecteurs et nous-mêmes sur tous les sujets. On trouve dans leurs colonnes, de même que dans les petits hebdomadaires aussi pittoresques qu’éphémères, une mine inépuisable de faits et de documents à l’état pur.
Nous ne nous excusons donc pas de notre méthode : nous n’avons pas essayé de délayer et de romancer. Nous intéressant à la vie de la province plus qu’à ses exploits, nous nous sommes surtout attaché à chercher ces “petits faits”, chers à Stendhal, qui témoignent d’une opinion, à ces détails de mœurs caractéristiques d’une époque ou d’un milieu, au chiffre qui fixe l’importance d’un groupe, d’une dépense ou d’un revenu.
Ils portent témoignage d’une civilisation toute proche de nous, puisque nos grands-pères l’ont connue. Mais après les secousses de deux longues guerres et les bouleversements qui les ont suivies, que reste-t-il aussi bien de ses gentillesses que de ses servitudes ? »
Extrait d’un compte rendu