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T. S. Ashton , "La Révolution Industrielle (1760-1830)", 1955

jeudi 1er janvier 2015, par Guillaume Gros

Collection "Civilisations d’hier et d’aujourd’hui" dirigée par Philippe Ariès chez Plon [1953-1961]

ASHTON T. S., La Révolution Industrielle (1760-1830), Introduction de Claude Fohlen, traduit de l’anglais par Frans Durif, 1955, 218 p.

Présentation de l’éditeur

Les conditions qui ont provoqué la révolution industrielle dans son milieu le plus favorable, en Angleterre : les transformations de l’agriculture, l’essor démographique, l’accumulation des capitaux du grand commerce de mer, les progrès des techniques. Les conséquences de la révolution industrielle qui délivra la vieille Angleterre rurale du paupérisme, du vagabondage, et qui, malgré des convulsions inévitables surtout retenues par les historiens, donne à la nouvelle Angleterre une société plus équilibrée et lui permet d’exercer sur le monde du XIXe siècle une suprématie politique et économique.

L’étude du maître de la London school of économics est précédée d’une large introduction où Claude Fohlen compare aux phénomènes proprement britanniques l’évolution ralentie de la France pendant la même période.

Extrait d’un compte rendu

 Pierre Lebrun, Revue belge de philologie et d’histoire, 1956 [vol. 34, n° 3, p. 813-817]

« [...] il nous présente une masse d’idées, de nuances, de réflexions intelligentes, de remarques subtiles à propos de la transformation de l’Angleterre de 1760 à 1830 – et, à ce titre, un grand petit livre. Un livre qui instruit sans fatiguer, qui éclaire sans éblouir, qui suggère sans imposer. Un livre qu’on relit.

Qu’est-ce donc que la révolution industrielle ? Pour certains, une révolution mécanique, c’est-à-dire un phénomène technique. Pour d’autres, un phénomène économique global, donc ni une révolution, ni une révolution uniquement industrielle. Le terme existe, dit M. Ashton ; gardons-le sous peine de pédantisme inutile mais sachons ce qu’il recouvre : une transformation totale de l’économie d’un pays à une certaine époque (l’Angleterre à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle, la France plus tard, le Japon au début du XXe siècle, la Chine aujourd’hui) ; transformation qui, en Angleterre, s’accompagne – il est impossible de dire plus vu les interactions – d’une expansion démographique (chute de la mortalité), de profondes modifications dans l’agriculture, d’une accumulation des capitaux (avec un taux d’intérêt peu élevé) ; surtout transformation engendrée par ces hommes qui lui ont donné naissance – entrepreneurs (avec influences religieuses), inventeurs (avec influences scientifiques), membres d’une société caractérisée par une grande mobilité ; transformation enfin dont les conséquences propres, intrinsèquement favorables, sont souvent mal reconnues et, pourtant, mal appréciées, par suite des aspects déformants que leur conférèrent certains accidents politiques nationaux et internationaux. » [p. 813-814]