Accueil > Actualité > Newsletter, n° 11, "Philippe Ariès, Pages retrouvées"

Newsletter, n° 11, "Philippe Ariès, Pages retrouvées"

jeudi 25 juin 2020, par Guillaume Gros

Site dédié à Philippe Ariès, Newsletter, n° 11, 2020

"Philippe Ariès, Pages retrouvées"

Pages retrouvées : redécouvrir P. Ariès

Entre 1945 et le le milieu des années cinquante, Philippe Ariès a rédigé des dizaines d’articles aujourd’hui en partie rassemblés dans Pages retrouvées, aux éditions du Cerf, par Guillaume Gros : « En résonance avec le Temps de l’histoire, ces comptes rendus nous permettent de nous faire une idée des lectures, qui ont construit sa sensibilité d’historien et qui l’ont amené à la découverte de cette “autre histoire” qu’évoque Michel Foucault. Et l’on peut vérifier avec "Rajeunir l’histoire" [Première partie du volume], ce que l’historien Roger Chartier écrit du Temps de l’histoire, dans la préface en 1992 à sa réédition, qu’il est “sans doute le premier livre écrit par un historien n’appartenant pas à “l’école” où se manifeste une compréhension aussi aiguë de la rupture représentée par les Annales, l’œuvre de Bloch et celle de Febvre […]” ».
La deuxième partie de Pages Retrouvées revisite les trois grands thèmes chers à Philippe Ariès, l’égo-histoire, l’enfance et la mort.
La nouvelle page du site sur Pages retrouvées propose la présentation de l’éditeur, le plan de l’ouvrage avec des renvois à certains articles lisibles en partie en ligne sur le site et une revue de presse de la réception du nouveau livre de Philippe Ariès.
Parmi les articles de Pages retrouvées, on peut consulter sur le site, ceux sur Daniel Halévy, Henri-Irénée Marrou et Fernand Braudel.

Essai sur l’accélération de l’histoire

Dans une période où l’historien est plus que jamais soumis aux injonctions du présent et à la simultanéité de la circulation de l’information via les réseaux sociaux, P. Ariès nous invite, dans Pages retrouvées, à une relecture de cette méditation sur le temps et l’accélération de l’histoire chez Daniel Halévy : « C’est moins la notion de causalité qui nous importe que celle de la vitesse du temps, de « l’accélération de l’histoire », selon l’expression de D. Halévy. Nous sommes frappés par le fait que les hommes n’ont pas toujours vécu à la même échelle, à la même mesure. D. Halévy, en quelques pages riches de prolongements inexprimés, évoque la masse des longues époques immobiles. »

Marrou, De la connaissance historique

Passionné par les débats historiographiques de son temps, lui même auteur d’un ouvrage d’égo-histoire, Le Temps de l’histoire, qui est aussi une réflexion épistémologique sur la façon de faire de l’histoire, Philippe Ariès considère l’essai d’Henri-Irénée Marrou, De la connaissance historique, comme une œuvre majeure : « Contre les principes d’objectivité et d’exhaustivité des historiens de métier, héritiers des conceptions positivistes, il reconnaît la justesse des critiques de Raymond Aron, de Lucien Febvre. Il admet que l’historien n’appréhende jamais le passé directement, mais à travers lui-même et son propre présent. Il reconnaît l’irréductible singularité des phénomènes saisis dans la durée. »

Fernand Braudel et la Méditerranée

Parmi ses nombreuses lectures, Philippe Ariès donne ainsi toute la place que mérite la thèse de Fernand Braudel (1902-1985) qui incarne l’histoire des Annales, sur le plan institutionnel, à la VIe section de l’Ecole pratique des hautes études. Il loue, entre autre, l’intelligence historique du livre dédié à Lucien Febvre : « Donc ce n’est une histoire ni des événements, ni des grands hommes. C’est l’histoire des genres de vie en société dans la Méditerranée du XVIe siècle. Braudel a dit le mot « géohistoire ». Va pour géohistoire ! Géographes et essayistes ont beaucoup écrit sur la Méditerranée moderne. Ils ont dit leurs observations, leurs interprétations. Eh bien, c’est ce genre, jusqu’à présent appliqué à l’observation contemporaine, que F. Braudel a reporté dans le passé ; une géographie et une sociologie des humanités méditerranéennes du XVIe siècle. »

Pour comprendre l’histoire de notre temps

Face au deuil et au COVID-19

Pour comprendre l’histoire de notre temps, les thèses de Philippe Ariès sur l’enfance et sur la mort sont toujours opérationnelles. On peut lire avec profit notre entretien au Figaro Vox : Les Français face au deuil : quelques leçons du passé par l’historien Philippe Ariès, paru au début du confinement : « En ces temps où la mort resurgit dans nos préoccupations collectives, le professeur d’histoire Guillaume Gros recommande la lecture de Philippe Ariès, qui était - entre autres - un spécialiste de l’histoire du deuil. Selon lui, tout démontre aujourd’hui la puissance des pressentiments et des observations de ce grand historien ».

Apprivoiser la mort

Durant la période de confinement et face à l’irruption de la mort dans notre vie quotidienne, les travaux de P. Ariès sur les attitudes de l’homme devant la mort ont été abondamment cités en France et à l’étranger. Aussi, nous renvoyons les lecteurs curieux à l’une de nos précédentes « Newsletters » intitulée « L’histoire de la mort peut-elle aider à apprivoiser la mort ? »

Guillaume GROS

Responsable du site dédié à Philippe Ariès,

Chercheur associé FRAMESPA, Toulouse 2,

Pour citer cette Newsletter : « G. Gros, Newsletter, 11, "Philippe Ariès, Pages retrouvées", Site dédié à Philippe Ariès, http://philippe-aries.histoweb.net, 2020 ».

Portfolio