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L’œuvre de Philippe Ariès

L’œuvre de Philippe Ariès, en France, n’accède à la notoriété qu’à partir du début des années soixante dix quand les éditions du Seuil entreprennent de rééditer l’Histoire des populations françaises et l’Enfant et la vie familiale sous l’Ancien Régime. L’historien a plus de cinquante ans. Il a déjà publié de nombreux articles aux statuts très différents (articles politiques, notes de lecture) et plusieurs ouvrages majeurs.

Sa carrière d’historien débute, en 1943, avec la publication d’un livre que l’on peut assimiler à un essai, Traditions sociales dans les Pays de France. Ce petit texte amorce son premier grand chantier, au coeur de l’Occupation, et nous révèle la passion de Philippe Ariès pour la démographie. Rédigée en 1945, l’Histoire des populations françaises et de leurs attitudes devant la vie est publiée seulement en 1948 aux éditions Self.

Très intéressé par l’histoire de l’histoire et les questions épistémologiques, Philippe Ariès rédige entre 1946 et 1951 les chapitres qui constituent la trame du Temps de l’Histoire (1954) dans lequel il évoque son enfance royaliste.

Les attitudes devant la vie orientent le pionnier Philippe Ariès vers la place de l’enfant dans nos sociétés. Ses recherches aboutissent à cette belle fresque l’Enfant et la vie familiale sous l’Ancien Régime parue chez Plon en 1960. Quasiment passé inaperçu en France, l’ouvrage est immédiatement traduit aux Etats Unis où il connaît un vif succès. Cette reconnaissance outre-Atlantique force la France à faire plus de place à ce marginal.

L’historien du dimanche se lance au début des années 70 dans la grande aventure de l’histoire de la mort, d’abord sous la forme d’un essai qui rassemble des conférences prononcées aux Etats Unis, Essais sur l’histoire de la mort en Occident (1975) puis dans sa synthèse magistrale l’Homme devant la mort (1977) à laquelle il donna un prolongement intitulé Images de l’homme devant la mort (1983) album rassemblant les documents iconographiques lui ayant servi de sources.

Entre temps, l’auteur à succès qu’il est devenu se voit proposer un livre d’entretiens qui consacre la figure de l’Historien du dimanche (1981). Sa mort intervient alors qu’il était absorbé dans la conception de l’Histoire de la vie privée, thème qui irrigue ses écrits depuis les années cinquante.