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Georges Duby, Philippe Ariès et la vie privée

vendredi 18 mai 2012, par Guillaume Gros

G. Duby, "Préface à l’Histoire de la vie privée", dans P. Ariès, G. Duby, Histoire de la vie privée, tome 1, De l’Empire romain à l’an mil, Seuil, 1985, p. 9-11.

 Sur une idée de l’historien Michel Winock, alors éditeur au Seuil, Philippe Ariès et Georges Duby se lancent, au début des années quatre-vingt, dans le vaste projet de l’histoire de la vie privée qui se décline en 5 volumes.
 Malheureusement, la mort de Philippe Ariès l’empêche d’aller jusqu’au terme du projet même s’il a dirigé le troisième tome intitulé De la Renaissance aux Lumières.
 Dans la préface générale parue dans le premier tome, Georges Duby rend un très bel hommage à celui qui "n’était pas dans les routines universitaires".

Georges Duby sur Philippe Ariès (extraits)

« L’idée, l’excellente idée de présenter à un large public une histoire de la vie privée vient de Michel Winock. Philippe Ariès s’en empara et ce fut lui qui lança l’entreprise. Tout le travail que nous avons mené, pendant quelques années avec lui, et puis, malheureusement, sans lui, déplorant sa disparition très brusque, doit être dédié à la mémoire de cet historien généreux qui conduisit en gentilhomme, librement, dans le primesaut de ses intuitions pénétrantes, les recherches dont on sait la fécondité et la hardiesse, s’aventurant le premier, en éclaireur, dans des secteurs de l’histoire moderne apparemment impénétrables, frayant les voies, appelant d’autres pionniers à s’y engager pour mieux percevoir ce qu’avaient été dans l’Europe des XVIIe, XVIIIe siècles, l’enfance, la vie de famille, la mort. Nous devons à l’alacrité d’Ariès, à cette audace d’autant plus vive qu’il n’était pas pris dans les routines universitaires, de n’avoir pas perdu courage et, guidés par ses réflexions, par les conseils qu’il dispensa dans les réunions préparatoires, durant le colloque qui nous réunit à Sénanque, en septembre 1981, nous autres médiévistes, et dans celui qu’il dirigea à Berlin, ultime étape de son itinéraire scientifique, de poursuivre jusqu’à son terme l’ouvrage. »